OCEANE PIDOUX
Caterpillar
Pour mon sujet de Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique, je suis parti du constat qu’aujourd’hui, notre quotidien s’est calibré sur le rythme effréné de notre société et que les notions de repos et de détente tendaient à s’effacer de notre esprit. Nous ne prenons plus le temps de prendre du temps. Je souhaitais ainsi réaliser une architecture en extérieur invitant à la pause, m’interrogeant également sur la position qu’adopte notre corps. Notre posture est révélatrice de notre état émotionnel et peut grandement influencer notre santé et notre niveau de bien-être
Inventaire de positions du corps
Mes premières recherches se sont orientées par la réalisation d’un inventaire de différentes positions que notre corps adopte lorsque l’on s’assoit, après observation dans différents lieux publics. Que nous fassions face à une assise ou un support nous invitant à nous allonger, chaque individu répondra différemment et optera pour la position qui lui semblera la plus naturelle et confortable.
Il est cependant possible d’influencer et aiguiller cette décision, notamment grâce à la forme et au design de l’assise en question.
Ensemble d'assises, échelle 1:1
Suite à cet inventaire, ma réflexion s’est tournée vers une réalisation de quatre assises regroupant diverses manières de s’asseoir, avec hauteur et inclinaison variables.
De par ses vertus physiologiques, thérapeutiques et esthétiques, l’utilisation du bois pour ce projet me semblait naturelle et appropriée.
Banc, mobilier urbain échelle 1:1
Afin de toucher un plus large public et de mieux s’intégrer dans un espace public, une recherche du mobilier urbain a vu le jour sous la forme d’un banc réunissant les caractéristiques des chaises construites auparavant.
L’intégration de la lumière naturelle était un aspect très important à prendre en compte à la genèse du projet, de manière à créer un espace propice à la méditation et au introspection intérieur en l’utilisant comme outils. En juxtaposant un tasseau sur deux, un vide se forme et permet à la lumière de s’infiltrer à travers l’assise.
La suite de mes recherches m’a alors amené à m’interroger sur les formes susceptibles d’inviter les passants à traverser cet espace et s’y arrêter quelques instants. Les silhouettes organiques, et notamment celle du cocon ont retenu mon attention et reflétaient parfaitement mon intention de créer un lieu de repos où le temps s’écoule, où l’on s’y sent bien et où l’on en ressortirait changé, à l’image du cocon présent dans la nature en tant qu’espace vide comblé par une métamorphose, possible avec de la patience.
Maquette de recherches de formes 1:25
Situé sur les toits du Quai d’Angers, proche d’un café en hauteur, cet espace nous offre une vue d’ensemble sur la vieille ville angevine et son château. De par sa situation géographique et l’atmosphère silencieuse qui y règne, le lieu en lui même est déjà propice à la pause et semble être l’endroit idéal pour y placer notre architecture.
Une fois sur le toit, le cocon architectural invite les passants à vivre une expérience sensorielle en s’y installant. Le spectateur pénètre et s’assoit dans un espace ouvert où les notions d’intérieur et d’extérieur se confondent dans un rapport intime entre le dedans
et le dehors. Le tramage des tasseaux de bois nous laisse apprécier la lumière naturelle et le paysage.
Assis sur le banc, l’écoulement du temps se fait ressentir à travers le jeu d’ombre qui se forme au sol et se déplace lentement, imprégnant notre emprunte et notre conscience dans l’instant.
Impressions blueprint
Présentation de la forme de l'architecture dans son ensemble.
Photomontage in situ
Réalisation d'un fragment échelle 1:1 de l'architecture cocon
3000 mm L / 1000 l / 4000 H
